Oyé, oyé ,
Comme vous le savez, notre acquisition du van avait plutôt mal commencé, deux heures après l'achat, nous l'avions récupéré à la fourrière... Cette fois ci, il se trouve dans un gros hangar du gouvernement, prêt à être revendu...mais sans que l'on touche le moindre centime!
Explication de cette drôle (et triste) mésaventure. Evénement qui n'arrive que tous les tremblements de terre (ça doit être l'effet Christchurch!) :
Un mardi soir ensoleillé, alors que notre bon Boubi, puant après le travail, se rendait à la douche d'une auberge, à bord de la chère Vanette, il se fit coincer dans une impasse par un gros mec en costard.
Celui ci se dirigea vers le véhicule, passa la main par la fenêtre, coupa le moteur et s'empara des clés, devant la p'tite gueule bouche bée du fervent travailleur. Après moultes explications incompréhensibles pour le jeune français, il décida d'emmener le mec voir Lalie pour qu'elle puisse traduire et éclaircir la situation. Toutefois, une dépanneuse était déjà en train de remorquer la pauvre petite Maison Roulante, avec toutes nos affaires dedans. Boubi négocia 15minutes pour pouvoir prendre le maximum d'objets de valeur.
Lalie, était en train d'empaqueter saucisses et tranches de jambon, en chantonnant, quand son patron vient lui dire de tout arrêter et d'aller voir son "boyfriend" dehors, qui l'attendait pour une urgence.
Et c'est, surprise, qu'elle arriva devant les deux hommes. Le gros mec leur expliqua qu'il réquisitionnait le van, car celui ci n'avait pas le droit de rouler en Nouvelle-Zélande pour le moment. Sans plus d'explications.
Les deux jeunes amoureux se retrouvèrent donc, à la rue, loin du centre ville, sans affaire, sans voiture, sans maison...
Après s'être fait prendre en stop par un gaillard schizophrène et quelque peu inquiétant, ils arrivèrent enfin au commissariat de police vers 21H. Ils en ressortirent peu de temps après, allèrent devant la vitrine de la bibliothèque pour avoir internet et chercher des adresses d'auberges de jeunesse ou d'hôtels dans les parages. TOUT était plein. En chemin, pour aller dormir sous le porche de l'entreprise de Boubi, dehors mais à l'abri, ils discutèrent avec un jeune anglais, à sa fenêtre, qui avait dû noyer quelque chose dans l'alcool (on ne sait pas quoi). Le jeune trentenaire rond comme une queue de pelle était toutefois bien sympathique et les invita chez lui, à dormir dans son salon. Good deal pour les deux français exténués.
Bref, ceci n'est pas un conte de fée, mais LA REALITE.
En gros, nous avons acheté un van endetté. Un des anciens propriétaires du Van avait fait un crédit pour l'acheter, et il l'a revendu avant d'avoir tout payé (et n'a donc jamais payé le reste). Donc le gros mec de l'histoire, c'est un agent de la compagnie de crédit. Il est donc venu récupérer le van, qui du coup leur appartient.
Au commissariat, ils nous ont expliqué qu'en NZ, avant d'acheter un véhicule, il faut faire un "legal check", non obligatoire, qui permet de regarder via un site web, si le véhicule a des dettes ou pas.
Mais bon, aucun voyageur n'est vraiment au courant, rien n'est expliqué dans les bouquins. Et en plus, nous, on l'a acheté dans un un "carmarket", à Auckland, comme une petite association, donc on leur faisait confiance, et on ne se doutait pas du tout de tout ça. Ils nous ont fait payé l'assurance, le "mechanical check", et tous les trucs légaux. Mais aucune infos ou explications sur ce legal check.
Après s'être renseignés ( mails, coups de fil, déplacements...) à l'ambassade française, chez un avocat, au commissariat, auprès de nos collègues et patrons, on n'a aucun recours légal pour récupérer le van, qu'on a payé 3900 dollars (2500euros). On vient juste de perdre tout l'argent prévu pour le billet retour!
Du coup, on bosse deux fois plus. A la fois dans les boites et en plus dans une auberge de jeunesse, le soir et le matin, pour pouvoir avoir un lieu gratuit où dormir (qui est en fait, un van garé dans le jardin de l'auberge!).
Le projet maintenant est donc de bosser pour mettre de l'argent de côté pour s'acheter un billet d'avion, et rentrer. Car l'argent qu'on a maintenant ne nous suffit pas à voyager et à rentrer.
Bref, après deux mois sans histoire, la poisse de Boubi a refait surface! et bien comme il faut, hein!
On ne peut donc pas vous dire quand est ce qu'on rentre, mais certainement encore plus tôt que prévu....
mais pas d'inquiétude, on garde le moral, on a de quoi manger, un endroit où dormir, on va bien.